Les coptes d’Egypte, un peuple d’éternels persécutés ?
Articles de la revue France Forum
Rien d’indigne à vouloir échapper aux persécuteurs.
Les attentas dont les coptes, chrétiens d’Egypte, sont régulièrement victimes révèlent aux observateurs souvent stupéfaits à quel point le martyre est ressenti par eux comme un sommet de la vie chrétienne. L’Eglise copte canonise d’ailleurs généralement très vite les victimes, en mémoire desquelles peuvent être érigés des sanctuaires. Ainsi, sur la décision du président Abdel Fatah al-Sissi, une église a été construite aux frais de l’Etat dans la ville d’al-Minyâ en mémoire des vingt coptes et d’un ressortissant africain égorgés par Daech sur une plage de Libye, le 15 février 2015. Ils figurent désormais au catalogue des saints coptes et sont vénérés le 15 février, date que le saint-synode de l’église copte a décidé de célébrer comme la journée des martyrs à l’époque contemporaine.
UNE HISTOIRE FAITE DE PERSÉCUTIONS. La montée en puissance de l’islamisme radical depuis les années 1970 a nourri chez les chrétiens égyptiens le sentiment croissant d’être un peuple de martyrs retranché dans une citadelle assiégée. Ce qui n’est pas sans avoir généré une sorte d’inhibition sociale et politique, qui tend à évoluer ces derniers temps, surtout depuis le printemps arabe, vers une posture plus revendicative, l’Etat étant accusé de ne pas garantir la sécurité de tous les citoyens et d’avoir trop longtemps cautionné l’islamisation rampante de la société.
Pour les coptes, les exactions subies aujourd’hui sont à l’image de celles que leurs ancêtres ont endurées dans l’Antiquité de la part des païens ou de l’Empire romain. Le prototype en est, à coup sûr, le martyre de...