Il est une question méconnue du grand public, pourtant féru de dystopies : comment vivre dans un monde beaucoup plus peuplé, mais avec nettement moins de ressources matérielles ? L’économie circulaire, qui fait florès en ces temps, porte le message d’une vision renouvelée de la gestion des ressources et des déchets. Elle entend être une réponse aux limites de la finitude des ressources et au gaspillage. Elle est devenue un cadre de référence sur la question des déchets et des approvisionnements et fait consensus parmi l’ensemble des acteurs, publics ou privés, à but lucratif ou associatif, favorables à la protection de l’environnement et au développement de l’économie verte. Ainsi, de nombreux groupes internationaux – notamment au travers du club Circular Economy 100 lancé par la fondation Ellen MacArthur au forum de Davos de 2013 –, des métropoles (comme Paris, Bruxelles, Rotterdam), des collectifs citoyens ou des structures de l’économie sociale et solidaire revendiquent cette nouvelle forme d’économie opposée à une vision linéaire de la gestion des matières.

UNE VOLONTÉ POLITIQUE. En France, la mise à l’agenda politique est le fait du philosophe Dominique Bourg qui l’a introduite dans les ateliers du Grenelle de l’environnement, ce qui cheminera plus tard jusqu’à une définition officielle écrite dans la loi sur la transition énergétique de 2014. La Chine est souvent considérée comme une pionnière de ces démarches, ce qui peut paraître déroutant… En effet, elle est à la pointe de la mise en politique de ce terme qui recoupe des thématiques explorées dans le champ scientifique de l’industrial ecology depuis les années 1960 et 1970. Pour l’Union européenne qui a élaboré sa propre stratégie d’économie circulaire, cette dernière est conduite par une volonté d’efficience dans...