par deux de la pauvreté absolue à l’horizon 2015 est le premier objectif du Millénaire pour le développement approuvé par les Nations unies, au début de ce tout nouveau siècle. Cet objectif a été atteint, à l’échelle du monde – la pauvreté absolue étant définie par un seuil monétaire de 1 dollar par jour –, bien avant 2015, grâce à la croissance des pays émergents fortement peuplés, et en premier lieu de la Chine. Sur la base de ce constat somme toute réjouissant, les Nations unies s’apprêtent à approuver un nouvel objectif, encore plus ambitieux : réduire à zéro la pauvreté absolue dans le monde à l’horizon 2030. La question n’est pas de savoir si ce nouvel objectif est souhaitable : assurément il l’est – qui n’aimerait pas voir la pauvreté absolue disparaître ? La question est de savoir s’il est pertinent et réaliste. De notre point de vue, il souffre de deux lacunes : il équivaut à annoncer l’avènement de la paix perpétuelle chère à Emmanuel Kant sans que les preuves de notre cheminement vers une telle paix se rencontrent et s’ébauchent ; et il crée un effet de diversion fâcheux au problème plus...