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Quelle valeur pour le patrimoine archivistique ?

parPatrice MARCILLOUX, professeur des universités en archivistique

Articles de la revue France Forum

C'est combien pour une machine à remonter le temps ? 

Longtemps au XIXe siècle et pendant une large partie du XXe siècle aussi, les différents services d’archives du pays inscrivaient régulièrement dans la colonne recettes de leur budget les mots « pilon » ou « vente des papiers périmés ». Ainsi, durant de nombreuses années, la seule valorisation économique des archives a-t-elle résulté de leur destruction, forme originale de production de valeur, on en conviendra. Le retournement du marché du papier dans les années 1980 a mis fin à cette vénérable tradition : en vertu de loi, il faut désormais payer pour obtenir la destruction des archives éliminables. Dans les années 1960, épopée malrucienne oblige, une nouvelle expression est apparue et s’est diffusée pour désigner toutes les actions à finalité culturelle conduites autour du patrimoine archivistique : la valorisation culturelle. Apparemment spécifique à l’administration des archives, et assez typiquement française, la formule illustre aussi un rapport à la valeur timide ou complexé : comme s’il fallait une action culturelle complémentaire pour valoriser un support informationnel réduit au rang de patrimoine par destination.


LA DÉSACRALISATION DU PATRIMOINE. Au royaume des archives, les choses...

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