Plus de 1 200 musées, 500 000 entités archéologiques recensées, 44 000 immeubles protégés au titre de monuments historiques, 41 biens inscrits au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco.
Peu nombreux sont les pays à concentrer une telle richesse architecturale et une telle offre culturelle. L’art et la culture font de la France un pays du savoir-vivre et du savoir-faire souvent enviés, parfois copiés, mais rarement égalés. Cette diversité et cette richesse sont le fruit d’un artisanat d’exception, cultivé depuis des siècles, qui témoigne de la créativité et de l’inventivité de la France. Quelle que soit la région, il y a toujours des découvertes à faire, des trésors cachés à découvrir. L’esprit curieux ou aventureux sera comblé par les nombreuses merveilles de notre pays.
Notre héritage historique est un vivier qui ne demande qu’à être réveillé par la préservation, la rénovation et la mise en valeur. C’est un secteur qui nécessite une main-d’oeuvre importante et qui contribue à l’épanouissement de ceux qui y travaillent, ne serait-ce que par le sentiment d’utilité et de transmission.
Toutefois, alors que la France est le pays le plus visité de la planète (plus de 84 millions de touristes en 2014), les États-Unis et leurs 70 millions de touristes génèrent quatre fois plus de revenu : 200 milliards de dollars en 2014 pour l’oncle Sam contre 50 milliards d’euros pour l’hexagone. Des revenus colossaux pourraient être générés, on le voit bien.
La mobilisation doit être nationale ; chaque acteur doit se sentir impliqué. Régions, départements, intercommunalités, municipalités doivent porter et développer des projets de rénovation ou de valorisation afin que le patrimoine français, souvent malmené, voire négligé, ne soit pas laissé à l’abandon faute de volonté politique ou de moyens. Des milliers de projets sont possibles : un puits, un lavoir, un clocher, un moulin ou même un vieux corps de ferme abandonné qui peut connaître une seconde vie comme logement social. Redonner une nouvelle âme à ces vieilles pierres qui font partie de notre histoire, leur permettre d’être, de nouveau, des lieux de vie où les populations locales se croisent et exploitent ce dynamisme retrouvé. Les possibilités sont multiples et les externalités aussi car ces lieux attireront les touristes qui seront incités à prolonger leur séjour ou à revenir et donc à dépenser plus.
Ces projets sont autant de perspectives de revenus et d’emplois pour les différents acteurs du secteur, mais aussi d’échanges et d’expérience pour les populations.
Pour impulser ce renouveau, pourquoi ne pas regrouper le tourisme et le patrimoine au sein d’un même ministère. Cela permettrait d’élargir l’offre et de créer une dynamique sur l’ensemble du territoire.
Il faut aussi travailler sur des mécanismes nouveaux de financement. Une piste pourrait être celle du relèvement des taxes de séjour acquittée notamment par les touristes. Une autre piste pourrait être celle des souscriptions.
À l’heure où le monde et la France se jettent à corps perdu dans le Big Data, il ne faut pas oublier nos données historiques : châteaux, musées, églises, parcs, villages – en un mot comme en mille, notre patrimoine. Témoin du passé, il est à la fois un symbole et une manne. Exploitons ce potentiel et laissons-nous la possibilité de redonner vie et jeunesse à cet héritage, à la fois pour lui, pour nous, mais aussi pour ceux à venir. Chaque point de PIB gagné dans ce secteur représente plusieurs centaines de milliers d’emplois et des dizaines de milliards d’euros de recette pour la nation !