©Zhantu Chakma

D’un conflit armé à l’autre dans l’ouest birman

parFrançois GUILBERT , chroniqueur spécialiste des questions internationales et sécuritaires en Asie-Pacifique 

Articles de la revue France Forum

Les militaires seront-ils des soldats de la paix ou de la guerre ?

Depuis des décennies, les violences de haute intensité entre les groupes armés et le gouvernement central birman semblaient l’apanage du nord et de l’est du pays. Il est vrai que, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, elles ont entraîné des dizaines de milliers d’actes de violence, de déplacés et de victimes, notamment parmi les populations kachin, kayin et shan. En 2016 et plus encore en 2017, les actions brutales de la Tatmadaw1 et ses relais civils dans le nord de l’état rakhine ont ramené toute l’attention internationale sur le sort des populations musulmanes vivant dans les townships aux confins du Bangladesh. Les opérations conduites contre les combattants islamistes de l’Armée du salut des Rohingya de l’Arakan2 (ARSA) ont mené près de la moitié des populations rohingyas à se réfugier sur le sol du Bangladesh voisin. Les brutalités sur des populations civiles désarmées ont été d’une telle ampleur que plusieurs pays de la communauté internationale ont décidé...

 


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1. Nom des forces armées birmanes. (NDLR)
2. Née sous le nom d’Harakah al-Yaqin (Mouvement de la Foi) en 2012, l’ArSA dispose à sa tête d’un leader formé en Arabie saoudite et au pakistan, Ataullah Abou Ammar Jununi.

Défense et conflits