Une organisation pragmatique pour lutter contre l'illettrisme
Articles de la revue France Forum
Pour en finir avec l’illettrisme, ou du moins surmonter les troubles des apprentissages, il faudrait un meilleur partage entre les différents intervenants (école, santé, parents, aide aux devoirs).
En France, les chiffres présentent une situation préoccupante : 39 % des enfants ne maîtrisent pas la lecture à la fin de l’école primaire et 29 % seulement peuvent résumer un texte qu’ils lisent.
Nous possédons trois tristes privilèges : celui de la dispersion, liée à l’écart de niveau entre les meilleurs élèves et les plus faibles ; celui de la dégradation : en douze ans, le nombre d’élèves rencontrant d’importantes difficultés de lecture a augmenté de 4 % alors que les autres pays de l’OCDE ont vu ce chiffre diminuer de 2 % ; celui des inégalités : dans les collèges défavorisés, en 2007, 60 % des élèves de 3e maîtrisaient la lecture. Ils ne sont plus, aujourd’hui, que 25 %, contre 80 % dans les collèges favorisés.
Nous connaissons les causes externes de ces chiffres désolants. nous assistons à une mixité des populations, à une urbanisation croissante, associée à une ghettoïsation de certaines écoles en environnement défavorisé, en particulier à Paris. Le milieu rural souffre du faible nombre d’écoles et de l’éloignement de l’accès aux soins. Les parents sont également moins disponibles en raison de l’organisation de la vie quotidienne. Nous devons nous adapter à ces paramètres.
En revanche, il est de notre devoir d’aborder courageusement les causes internes à nos systèmes et à nos organisations. La question de savoir si l’enfant qui présente des difficultés de lecture est dyslexique (relevant du domaine médical) ou bien faible lecteur (relevant du domaine scolaire et éducatif ) est intéressante en théorie, mais peu...