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Vers un fédéralisme à marche forcée ?

parPatrick DIEUAIDE, maître de conférences à l'université Sorbonne nouvelle-Paris 3

Articles de la revue France Forum

Un fédéralisme budgétaire européen à défaut d’un fédéralisme politique.

Si la crise de la Covid-19 est virale, l’endettement public est son vaccin. En forçant les gouvernements à stopper nette toute activité économique, la pandémie a généré une explosion sans précédent des déficits budgétaires et de la dette publique des Etats. Elle a mis sous tension l’ensemble des institutions de l’Union européenne (UE) et des Etats membres et fait de l’UE un véritable laboratoire du changement institutionnel.


L’ENDETTEMENT PUBLIC, REMÈDE À LA CRISE. En ce début de siècle, la crise systémique déclenchée par la diffusion de la Covid-19 à l’échelle planétaire est la deuxième du nom, après la crise financière de 2008. À la différence de la crise des subprimes, dont l’impact sur la finance, les banques et les comptes publics des Etats a pu être résorbé et régulé, la vitesse, l’intensité et la portée de l’actuelle crise sanitaire, sans commune mesure, soulèvent des doutes sérieux sur la capacité des gouvernements et des institutions à replacer les économies sur une trajectoire de croissance durable. Ainsi, en 2020, la croissance estimée de l’UE sera négative à hauteur de 7,4 % et l’endettement des 27 Etats membres sera supérieur à 100 % du produit intérieur brut (PIB) européen (contre 85 %, l’année précédente). Des chiffres vertigineux qui, selon les estimations, reportent à 2029 la perspective de retrouver un niveau de vie équivalent à celui d’avant la crise.

Dos au mur, c’est aux Etats que l’on doit un certain nombre de mesures décisives qui pourraient être l’origine d’un changement...

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