L'immigration représente certainement le défi le plus urgent de l’Europe. Elle a dominé les débats sur le Brexit et aura un rôle majeur dans les élections françaises, allemandes et hongroises de 2017. Déjà, le nombre de murs entre les pays ne cesse d’augmenter, le traité de Schengen est remis en question et le nationalisme, autrefois dormant et moribond, resurgit avec une vigueur nouvelle. Comme l’expliquait récemment le démographe François Heran, l’Europe est devenue, depuis 2014, la première destination d’immigration, surpassant même les États-Unis. Et bien que l’immigration annuelle ne représente que 0,37 % de la population européenne, elle effraie les citoyens. En conséquence, les mesures anti-immigration sont plébiscitées par les hommes politiques désireux de toucher un large électorat. Les migrants inquiètent par leur nombre, par leur culture et leur diversité religieuse autant que par l’impact supposé qu’ils auraient sur les économies des pays hôtes. Et si ces inquiétudes étaient culturellement infondées et économiquement sans relation avec l’immigration ?

L’INÉVITABLE CHOC DES CULTURES. Dans le discours public, la question de l’immigration est souvent posée en termes de...