Alors que les situations de crise s’inscrivent, depuis quelques années, dans une chronicité inquiétante, c’est l’urgence sanitaire qui, aujourd’hui, se rappelle à l’humanité entière par une pandémie qui met à mal l’ensemble des nations. Chaque crise semble apparaître sans avoir émis de signes annonciateurs, sans avoir pu être anticipée sur le plan national comme international. Pourtant, l’apparition de la Covid-19 n’a pas été spontanée, elle a fait suite à différentes émergences de virus. Le XXI^e siècle a déjà souffert d’Ebola, de MERS, de H1N1 ou de H5N1. Ce siècle est aussi celui de la révolution numérique, le siècle de l’intelligence artificielle qui allait changer le quotidien durablement. Des premiers effets de la Covid-19 en Chine à la phase de confinement en France, l’intelligence artificielle (IA) a été peu mise en avant si ce n’est pour des applications ponctuelles de détection des cas contacts. Les BATX (Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi) en Chine ou les Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) aux États-Unis ne semblent pas avoir été en mesure ni d’anticiper la crise ni d’y faire face. Le confinement, solution adoptée au niveau international, relève plus de l’expérience que de l’anticipation. Et pourtant, avant que n’apparaisse cette crise, aucun champ d’application ne semblait échapper à l’usage de l’IA. Que ce soit dans le monde de la finance, de la santé, de la sécurité ou de l’éducation, l’IA apparaissait comme la discipline capable de prédire la moindre menace. Les méthodes d’IA sont multiples et s’emploient au regard d’un problème posé. L’essor de l’IA, qui n’est pas une discipline récente, est considérable aujourd’hui grâce à l’existence d’un écosystème favorable.

L’IA, UNE MÉTHODE ET UN PRINCIPE ÉPROUVÉS. Parmi les méthodes d’IA les plus performantes, celle s’appuyant sur les réseaux de neurones profonds (la profondeur étant caractéristique du nombre de couches) s’est imposée ces dernières années. L’année zéro pour l’apprentissage profond est certainement...