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Coexistence des religions : entre rivalité et entente cordiale

parComi M. TOULABOR, directeur de recherche à la Fondation nationale des sciences politiques, membre du laboratoire « Les Afriques dans le monde »

Articles de la revue France Forum

À quand un traité de non-prolifération religieuse ? 

Alors que l’Afrique du Sud, les deux Congo et le Nigeria constituent les terrains religieux les plus prolifiques de l’Afrique au Sud du Sahara (ASS), un tout petit pays comme le Togo a compté officiellement, en 2009, 856 Églises, et certainement beaucoup plus à l’heure actuelle, leurs nombreux lieux de culte émaillant le territoire. Selon l’Institut de recherche américain Pew Research Center, l’ASS compte, en 2015, environ 63 % de chrétiens dont 36 % de protestants, 21 % de catholiques et 5 % d’orthodoxes. Il s’agit d’un énorme marché de consommateurs de croyances si on intègre l’islam et l’animisme. Comment ces innombrables Églises et croyances coexistent-elles sur un marché religieux devenu forcément concurrentiel tout en respectant leur théologie de paix affichée ?


MA RELIGION, SUPÉRIEURE À LA TIENNE. Ces religions cohabitent pacifiquement dans une sorte de gentleman agreement dès lors qu’elles se respectent entre elles et ne se menacent pas les unes les autres. Cependant, la prétention d’avoir la meilleure croyance sur un marché compétitif contrarie le modus vivendi. Les religions du Livre (Bible et Coran) s’estiment au-dessus des croyances...

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