Les principaux défis sécuritaires auxquels doit faire face le Canada peuvent être résumés en deux mots : Donald Trump. L’appartenance des deux pays au continent nord-américain, les valeurs et les normes qu’ils partagent, l’importance vitale des États-Unis pour la prospérité de l’économie canadienne, la volonté historique des États-Unis, depuis le début de la Seconde Guerre mondiale, de protéger militairement le Canada, signifient quelque chose de très précis : le principal objectif sécuritaire et militaire du Canada est de montrer à son puissant voisin qu’il assume convenablement sa part du travail pour assurer la sécurité de la zone nord-américaine.

Les dirigeants canadiens sont libres de la définition de leur politique de défense tant que ce prérequis est respecté. Le Canada peut choisir d’augmenter sa contribution à l’Otan, comme il l’a fait dans les années 1950 et 1960, ou bien de retirer l’essentiel de ses forces, comme il l’a fait dans les années 1970 et 1990. Il peut effectuer des déploiements internationaux au nom du maintien de la paix ou choisir de ne jouer aucun rôle. Il peut décider de prendre part à la guerre en irak, mais pas à celle d’Afghanistan.

En revanche, n’est pas discrétionnaire le besoin de répondre à ce que les Américains considèrent comme nécessaire. Par le passé, cela a pris la forme, par exemple, d’un traité permettant le partage de la protection de l’espace aérien nord-américain (NORAD) et la volonté de mieux protéger les frontières communes après les attaques du 11 septembre 2001. Pour le Canada, le plus important est de ne pas donner l’impression de faire « cavalier seul ». Pour cela, le pays doit gagner et conserver la confiance...