Dans une société sans État – comme cela a existé dans un passé lointain –, tous les producteurs sont évidemment confrontés à des risques, par exemple un incendie, la maladie, un changement climatique qui affecte spécifiquement une production donnée, etc. Capables d’innover, les êtres humains ont trouvé le moyen de diminuer ces risques par des progrès techniques ou d’en réduire les conséquences, par exemple en ayant recours à un système d’assurance.

Pour qu’il y ait ce qu’on appelle une crise économique, il faut un choc de grande ampleur qui a des conséquences négatives sur la production d’un très grand nombre de producteurs. Tel est le cas, par exemple, lorsqu’un choc climatique de grande ampleur se produit dans une société où l’on produit surtout des biens agricoles. À notre époque¹, ce n’est plus le cas car le progrès technique a permis la diversification des activités productives. Une épidémie importante peut être à l’origine d’une crise économique, mais des progrès techniques (par exemple, la mise au point des vaccins) ont également eu lieu dans ce domaine.

LES FACTEURS DE CRISE. Compte tenu des progrès faits dans le passé pour surmonter les risques économiques, les facteurs de crise dans le monde moderne sont assez différents. Or, dans ce monde moderne où les États existent, on considère que l’une des fonctions principales de ces derniers consiste justement à lutter contre les crises économiques grâce à leurs politiques économiques. Toutefois, par le rôle important qu’ils jouent dans une société, les États peuvent aussi créer des chocs de grande ampleur, causes importantes de crise économique, comme bien des exemples le prouvent. Tel a été le cas historiquement des situations de guerre et il est évident que le rôle des États consiste alors, non pas à résoudre, mais à provoquer les crises économiques....