De la macronisation des médias
A la fin de l’été, la phrase de Emmanuel Macron sur les « Gaulois » supposés rétifs aux réformes avait fait grand bruit.
Celui-ci s’était défendu d’avoir esquissé un trait d’humour, mais le mal était fait. Et l’opposition ne s’était pas privée d’épingler ce président qui attaque sans arrêt les Français et qui le fait, en plus, pendant une visite officielle au Danemark !
Ce n’est pas la première fois que Emmanuel Macron dénonce publiquement et vertement les travers de ses concitoyens. On se souvient de sa saillie sur les salariés d’une entreprise en liquidation, accusés de ne pas être assez mobiles et de préférer les indemnités de chômage à un emploi. Dans un genre assez proche, il y avait eu aussi, au début de l’été, sa remarque sur les aides sociales qui coûtent « un pognon de dingue ». Sans parler du « qu’ils viennent me chercher » au moment de l’affaire Benalla.
Il faut être bien naïf pour mettre sur le compte de l’inexpérience ou de la fatigue ce type de propos. Comme Donald Trump, Emmanuel Macron veut organiser le débat politique et médiatique autour de ce qu’il dit et pense. C’est lui qui choisit le moment et le thème, pas les médias et pas l’opposition. Méthode qui permet aussi de détourner d’autres sujets ou d’autres séquences... comme celle de la démission de Nicolas Hulot. Une séquence qui, par l’habileté politique du président de la République, n’a vécu que ce que vivent les roses… l’espace d’un matin, ou presque.