Nous avons bien conscience, les uns et les autres, de l’impérieuse nécessité de maintenir un dialogue constructif entre la Russie et la France. Comme l’a dit Pascal Boniface, il faut parler avec ceux qui comptent. La Russie en fait partie.

Ce colloque répond à une triple nécessité. D’abord, il s’agit d’être lucide sur l’état des lieux : les relations entre la Russie et l’Union européenne, d’une part, entre la Russie et la France, d’autre part, se sont détériorées. Ensuite, il faut être honnête dans la recherche des causes de cette dégradation. Comme souvent dans une relation dégradée, les torts sont partagés, mais n’y a-t-il pas des données essentielles, des constantes que les deux parties ont négligé de prendre en compte ? N’a-t-on pas oublié que l’autre est, par définition, différent ? N’assiste-t-on pas en fait à la confrontation de deux modèles ? Se pose alors la nécessité d’être courageux pour maintenir le dialogue tout en restant clair sur la préservation de nos intérêts respectifs bien compris, mais aussi et surtout il s’agit de garder notre crédibilité.

Les relations entre la Russie et l’Union européenne sont en mauvais état. La confiance est rompue. La Russie est entrée dans une phase de crispation, voire d’un certain repli sur elle-même, qui s’accompagne...