DE LA SALLE. – En 2003, les États-Unis ont développé le concept de recomposition du Moyen-Orient, sous l’influence notamment de William Kristol, de Allan Bloom et de Paul Wolfowitz. En marge des événements de Syrie, les think tanks russes développent-ils des idées similaires d’une recomposition de cet espace autour de l’Iran ou d’un nouveau pôle de puissance régionale ?

DE LA SALLE. – Le monde arabe devrait compter 500 millions de personnes en 2050, soit autant que la population de l’Europe entière, mais avec une ressource en eau et un accès à l’énergie limités, pour ce qui est des pays hors du Golfe, sans perspective d’emploi et une population extrêmement jeune. Auparavant, quelques bateaux traversaient la Méditerranée. Ils sont, aujourd’hui, des centaines. Il n’existe pas de perspective pour sortir de ce qui a explosé lors du printemps arabe. Un dialogue est-il envisageable après le processus de Barcelone, lancé en 1995, à la suite de la conférence de Madrid pour la paix israélo-palestinienne ? Ce partenariat a été considéré comme un échec. En l’absence de perspective positive pour ces populations, elles prendront toutes la mer.

DE LA SALLE. – Quelle est la position russe sur l’unité nationale syrienne ? Faut-il la maintenir ou constituer un État...