Entreprises : la triple peine
Articles de la revue France Forum
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Nous nous trouvons actuellement dans une situation inédite. L’ancien ambassadeur de France, Jean de Gliniasty, écrivait récemment que les sanctions russes représentaient cinq années de perdues. Pour les entrepreneurs, c’est plutôt vingt ans : un marché se gagne en montant l’escalier et se perd en prenant l’ascenseur.
La France est, certes, liée par le système européen des sanctions, mais elle est également concernée par les sanctions américaines pour les transactions libellées en dollars, du fait de l’extraterritorialité de la loi américaine. Elle est, par ailleurs, sévèrement touchée par les contre-sanctions russes. Les autorités françaises ont accentué les pertes de nos entreprises en s’imposant des décisions unilatérales non liées aux sanctions, comme le refus de livrer les BPC Mistral qui représentaient le plus important contrat jamais conclu entre la France et la Russie, période soviétique inclue. Cette coopération constituait une première dans un secteur stratégique et souverain, où la confiance joue un rôle majeur. En Russie, peu d’acteurs souhaitaient ce contrat, si ce n’est Dmitri Medvedev, soutenu le moment opportun par Vladimir Poutine. Cet accord...