L'Europe encore et toujours
Une fois n’est pas coutume, il n’y aura pas d’élection cette année en France. Il faudra attendre 2019 pour retourner aux urnes.
Ce sera à l’occasion du scrutin européen et peut-être aussi du référendum de révision de la Constitution. Après ces années folles de 2016 et 2017 (primaires, présidentielle, législatives et sénatoriales), ce repos démocratique bien mérité permettra de mieux observer ce qui va se passer à l’extérieur des frontières françaises, à commencer par les deux élections italienne (le 4 mars) et hongroise (le 8 avril).
La première est on ne peut plus indécise en raison du jeu des différentes coalitions. Juridiquement, Sylvio Berlusconi ne peut revenir aux affaires, mais rêve surtout d’être "faiseur de roi" (de président du Conseil, en l’espèce) et pourrait bien y parvenir étant donné les difficultés du centre gauche italien. La seconde élection est, elle, beaucoup plus prévisible, tant l’avance de Viktor Orban dans les sondages est forte. Tellement même, que la rumeur d’une coalition centre gauche-extrême droite pour « limiter la casse » circule.
Dans les deux cas, l’Europe sera au cœur de ces scrutins sur fond de populisme et de crise migratoire. Cela fait des mois que chacun a compris que la vraie menace qui pèse sur l’Europe et son projet ne se situe pas à Londres, mais à Budapest ou à Varsovie. Petit ou grand Brexit, nous partagerons toujours avec les Britanniques les mêmes valeurs humanistes et démocratiques. Nous sommes aussi très liés par nos accords en matière de défense. S’agissant des valeurs, c’est loin d’être le cas plus au centre de l’Europe. D’où l’importance de l’élection qui se déroulera dans quelques semaines en Italie, l’un des pères fondateurs. L’Italie a fait l’Europe et l’Europe a aussi fait l’Italie, cela donne quelques motifs d’espérer dans la sagesse du peuple italien et de ses futurs gouvernants.