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Fortune de mer de Jean-Luc Coatalem

parJérôme BESNARD, essayiste, chargé d’enseignement à l’université Paris Cité

Articles de la revue France Forum

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Ouessant est une île magique. Comment pourrais-je oublier l’heureuse période où nous prenions régulièrement la vedette rapide André Colin pour passer quelques jours à l’invitation de l’écrivain Henry Le Bal et de son épouse, Isabelle Cozan. Cette étrange, et parfois intrigante, douceur de vivre du bout du monde (« penn ar bed », en breton), je la retrouve tout entière dans le dernier roman de Jean-Luc Coatalem, écrivain voyageur qui nous avait déjà transporté avec bonheur en Uruguay (Il faut se quitter déjà) ou en Corée du Nord (Nouilles froides à Pyongyang). Ce n’est pas en vedette rapide mais dans ce petit avion qui les emmène de Brest-Guipavas à Ouessant que Robin Lescop va faire la connaissance de la journaliste espagnole Lucia Parma. Il est scientifique, spécialiste des abeilles. Elle vient de réaliser un reportage sur le grand druide Gwenc’hlan Le Gaoulec (avatar du vrai druide Gwenc’hlan Le Scouëzec, décédé en 2008). Sur l’île, ils croiseront la route de Vassili Gromoff, chanteur à la mode et lecteur de Tristan Corbière. Personnages et décor, tous les éléments d’un huis clos sont réunis : « Ici, il n’y avait que la résonance, les criques balayées et les talus, les eaux immenses, cette cache d’ombre, et elle, si attirante. » L’histoire est, ici, avant tout le prétexte à nous restituer de belle façon l’ambiance inimitable qui règne sur cette île du Finistère. Mission accomplie.  


Stock, « Le Bleue », 2015 – 16 € 

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