Depuis les grèves de l’automne 2019 contre la réforme des retraites, la France prend conscience d’une anomalie dans son système social. La Confédération générale du travail (CGT), en perte de vitesse, a profité de sa position au sein de la SNCF, entreprise publique en situation de monopole sur un service essentiel, les transports publics, pour empoisonner la vie des citoyens et peser ainsi sur le débat parlementaire. Mélange des genres et ingratitude difficile à qualifier, l’Etat venant juste de reprendre la dette de l’entreprise (40 milliards d’euros, rien que cela !).

Quand l’Etat français a voulu s’impliquer dans le dialogue social, il n’a pas rendu service au pays. Il a créé un ménage à trois. Or, un ménage à trois fonctionne rarement bien.

Tout d’abord, ce système pousse les syndicats à sortir de leur rôle social et à faire du chantage politique. ensuite, et c’est peut-être le défaut le plus grave, en s’engageant à combler les déséquilibres budgétaires, l’Etat déresponsabilise les syndicats, l’argent semblant tomber du ciel.

Résultat ? Aujourd’hui, les redistributions sociales représentent 32 % du produit intérieur brut (PIB), record du monde. Cela entre dans les prix de revient...