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L’Inde d’après

parOlivier DA LAGE , rédacteur en chef à RFI 

Articles de la revue France Forum

La Covid-19 force Modi à lâcher un peu de lest.

À la fin du mois de février, dans la ville d’Ahmedabad, fief de Narendra Modi au Gujarat, ce dernier recevait avec faste Donald Trump lors d’un show baptisé Namaste Trump destiné à mettre en scène l’amitié des deux dirigeants en présence de plus de 100 000 partisans enthousiastes. Au même moment, des milliers de manifestants musulmans bloquaient par un sit-in le quartier de Shaheen Bagh à Delhi pour protester contre l’amendement à la loi sur la citoyenneté. Quelques jours plus tard, l’Inde qui, comme tant d’autres, s’était crue à l’abri de l’épidémie de Covid-19 basculait à son tour dans le monde de la pandémie, sa population prenant graduellement conscience que le virus ne s’en prenait pas seulement aux Chinois, aux Iraniens et aux Italiens. 


UNE ARRIVÉE TARDIVE, MAIS BRUTALE DE L’ÉPIDÉMIE. Les dirigeants indiens ont cru que leur pays s’en tirerait plutôt mieux que les autres. Il est vrai que, longtemps, les chiffres ont semblé leur donner raison. Le nombre de cas de contaminations et de décès était excessivement bas, compte tenu de la taille de la population indienne (plus de 1,3 milliard d’habitants). Ces faibles taux étaient mis sur le compte de la chaleur, censée inhiber le virus, de la jeunesse de la population et du savoir-faire des indiens. Il est vrai que l’Inde pouvait se targuer d’avoir,...

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