La puissance des États-Unis est évaluée à l’aune de leur capacité à assumer leur leadership sur la scène internationale, et notamment à répondre aux crises en prenant l’initiative de l’action internationale. Le politologue américain Joseph Nye définit le leadership comme un processus politique à trois composantes : les leaders, les suiveurs et les contextes dans lesquels ils interagissent. Or, la relation entre ces trois composantes connaît, aujourd’hui, une transformation profonde. La manière dont les États-Unis exerceront leur leadership et projetteront leur puissance dans les années à venir sera durablement modifiée. Je ne pense pas que l’action du président Barack Obama soit une simple parenthèse dans la politique américaine : il immerge son pays dans le XXI^e siècle en adaptant ses instruments d’action aux nouvelles modalités (médiatiques, économiques, technologiques) de la puissance utilisées par les acteurs étatiques et non étatiques. Cette transformation de la pratique de la puissance américaine sera durable et structurelle.

Alors qu’elle assumait les fonctions de secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton prononçait, en mai 2010, un discours sur la puissance américaine à la Brookings Institution, un think tank basé à Washington : « Nous ne sommes pas moins...