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Les acteurs non étatiques

parDelphine ALLES, Professeur de science politique à l’université Paris-Est Créteil (UPEC)

Articles de la revue France Forum

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Mon intervention se situe sur un terrain différent des précédentes, puisqu’il ne s’agit pas de chercher à comprendre comment évolue la puissance d’un acteur ou d’un groupe d’acteurs étatiques en particulier, mais d’essayer de cerner le sens de la présence dans l’espace mondial contemporain d’un nombre croissant d’acteurs non étatiques ou transnationaux. Les modes opératoires de ces acteurs posent des défis au politique en décentralisant la scène stratégique, d’une part, et en renouvelant les catégories d’analyse de la puissance, d’autre part.

Il semble acquis que les expressions de la puissance sur la scène mondiale ne sont plus réductibles à ces figures symboliques de l’État que sont le diplomate et le soldat, pour reprendre la formule de Raymond Aron. Aujourd’hui, la puissance ne se traduit plus par la capacité du fort à s’imposer au faible : ce n’est plus Metternich jouant le gendarme de l’Europe après le congrès de Vienne, Washington imposant la suprématie du dollar lors de Bretton Woods ou les décomptes minutieux de têtes de missiles dans les arsenaux nationaux. La puissance, cette capacité d’agir et de contraindre, d’empêcher ou de peser, est désormais diluée. Il ne suffit plus d’évoquer un soft power ou même un smart power pour prendre la mesure de ces transformations. Il faut analyser ces modes d’expression et la nature même des acteurs qui en sont dépositaires.

Il n’est pas envisageable dans le cadre d’une brève intervention de faire la liste des acteurs non étatiques. Pour en imaginer la complexité, je dirai, comme James Rosenhau, dès 1979, que ces acteurs...

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