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Quel concept de puissance au XXIe siècle ?

parPierre VIMONT, Ambassadeur de France, ancien secrétaire général exécutif du SEAE 

Articles de la revue France Forum

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Je souhaite vous livrer le point de vue d’un praticien, celui d’un fonctionnaire qui vient de passer quatre années à Bruxelles. Qu’est-ce que la puissance ? Quelles sont les grandes puissances ? À la lumière des interventions précédentes, j’ai le sentiment que trois types de contradictions apparaissent de plus en plus fortement dans le monde d’aujourd’hui dont l’instabilité, l’imprévisibilité et la complexité s’accélèrent chaque jour davantage, ce qui n’est pas le moindre des problèmes pour les puissances que nous évoquons.

La première contradiction, c’est que les grandes puissances ont toutes continué de développer leur potentiel de puissance sans pour autant parvenir à s’imposer de manière irréversible. Elles ont soutenu un effort de renforcement de leurs capacités militaires. Elles disposent souvent de grandes ressources économiques ou de matières premières. Elles tentent d’étendre leur influence au travers de réseaux. Il en est ainsi des États-Unis, de la Russie ou de la Chine, mais aussi des pays émergents : Brésil, Afrique du Sud, Inde, etc. Comme cela a été très justement analysé plus tôt, ces pays ne parviennent pas, malgré leurs efforts, à transformer l’essai pour développer leur sphère d’influence. La Chine agit avec détermination en mer de Chine méridionale, mais suscite des réactions fortes de certains voisins comme le Viêtnam ou la Thaïlande. À l’inverse, le Brésil est soucieux de ne pas apparaître comme une puissance régionale trop envahissante, par crainte des réactions de la Colombie, de l’Argentine ou du Venezuela. Il existe une sorte de plafond...

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