Mise en place sans délai, la première interdiction de déplacement a été ordonnée, en France, le 17 mars 2020. Cette mesure radicale s’est imposée pour freiner la propagation du virus Covid-19 dans la population. Tous les citoyens ont été obligés de restreindre leurs déplacements, sauf pour assurer le strict nécessaire ou pour se rendre au travail, s’ils ne pouvaient faire autrement. Des millions de personnes se sont trouvées, du jour au lendemain, confinées chez elles, obligées de s’adapter au télétravail, cadres et dirigeants compris. Eux qui avaient l’habitude de travailler au bureau et d’encadrer leurs équipes en direct ont dû repenser leur façon de faire pour parvenir à travailler malgré tout. Inévitablement, les questions du sens du travail et du sens des relations professionnelles se sont posées. Si ces questions peuvent paraître banales en temps ordinaire, elles ne le sont plus en temps de crise.

Du 26 mars au 30 avril, en collaboration avec Synopia et HEC Montréal, la chaire sens et travail de l’Icam, école d’ingénieurs, a collecté les réponses de 1 685 cadres et dirigeants numéro 1 de leur organisation, du privé, du public et du monde associatif. Ils ont décrit ce que l’expérience de confinement leur faisait vivre concrètement. Pour la majorité (67 %), l’intérêt pour leur travail n’a pas changé. Tandis que 13 % ont réalisé la valeur et l’utilité de leur travail, 20 % ont pensé le contraire. Par exemple, quelqu’un a écrit : « on a mis mon activité en retrait, car elle a été identifiée comme n’étant pas prioritaire. Cela m’amène à me poser la question : mon métier a-t-il...