Tourisme : un développement spectaculaire freiné par de multiples entraves
Articles de la revue France Forum
Entre tourisme et intégrisme, il faudra choisir !
La Turquie reste une des grandes destinations touristiques, classée au 6e rang mondial avec 45,8 millions de visiteurs en 2018, derrière la France, l’Espagne, les États-Unis, la Chine et l’Italie. Elle doit ce rang à des atouts indéniables et à une politique vigoureuse de développement du tourisme qui marque, cependant, le pas face à diverses difficultés.
La Turquie partage avec de nombreux pays du bassin méditerranéen l’avantage de conjuguer des conditions naturelles attractives et un patrimoine culturel important. Le littoral de la mer Égée (2 805 km) et de la Méditerranée (1 577 km) jouit de la douceur du climat méditerranéen et aligne de très nombreuses plages. Une longue histoire, du Néolithique à l’Empire ottoman, a aussi laissé de très nombreux sites remarquables, ceux de l’Antiquité classique gréco-romaine étant souvent proches du littoral. Conscients de l’importance du tourisme pour l’économie de leur pays, les gouvernements successifs ont confié la valorisation des sites à un ministère de la Culture et du Tourisme et se sont lancés avec ardeur dans des candidatures au Patrimoine mondial de l’Unesco. La Turquie compte aujourd’hui dix-huit sites classés.
L’ÉVOLUTION ET LA RECOMPOSITION DES FLUX TOURISTIQUES. Afin d’absorber un flux touristique toujours plus important, hôtels et autres structures d’hébergement touristique labellisées par le ministère ont vu leur capacité (en nombre de lits) doubler en gros tous les dix ans, rattrapant, puis dépassant les établissements plus simples reconnus par les municipalités. En 2019, ces deux types de structures avaient une capacité respective de 983 386 lits et 516 020 lits, soit environ un million et demi en tout. Leur extrême concentration géographique reflète celle du tourisme international. Ainsi, les côtes de la mer Égée et de la mer Méditerranée sont de loin...