©Guillaume Mougin

Vers un renouveau commun

parFrançois LONCLE, Ancien ministre, député de l’Eure

Articles de la revue France Forum

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Ma position est partagée par la majorité des membres de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale, la ligne de division au sujet de la question russe passant au sein des deux groupes principaux – les socialistes et les républicains.

Je ne suis pas « moscoutaire », pour reprendre l’expression polémique utilisée par Bernard-Henri Lévy dans sa dernière diatribe du Point. Je ne me prosterne pas devant le président russe et je ne suis pas aux ordres de l’ambassade de Russie. Je ne suis pas plus un thuriféraire béat qu’un contempteur professionnel de la Russie. Je refuse de fustiger à l’excès Vladimir Poutine et de le transformer en diable. Je suis favorable au maintien de relations intenses avec ce grand pays qu’est la Russie, à entretenir un dialogue permanent avec le peuple russe. Je suis convaincu qu’il faut parler franchement et résolument avec le ou les dirigeants russes.

À la lumière des crises ukrainienne et syrienne, je dégagerai quelques points d’achoppement et aussi des points de convergence entre les diplomaties russe et occidentale, en soulignant qu’il est possible et souhaitable d’établir un partenariat apaisé et renouvelé avec la Russie. La crise ukrainienne a provoqué une si vive tension entre Russes et Occidentaux que d’aucuns ont évoqué un retour à la guerre froide. Les conditions géopolitiques sont, en réalité, très différentes de ce qu’elles étaient il y a trente ans.

La période suivant la guerre froide a engendré ce que Marie Mendras a appelé un « grand malentendu » entre la Russie et l’Occident. Les puissances occidentales ont semblé vouloir...

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