Nicole Fontaine, ancienne présidente du Parlement européen, aura sans doute été l’une des rares personnalités pro-européennes à se réjouir des résultats du Brexit : « Je le dis naturellement, sans hostilité à l’égard des Britanniques, mais je pense que c’est un choc salutaire, la chance d’une clarification, la chance d’avancer dans des domaines où les citoyens attendent l’Europe, comme l’harmonisation fiscale, la politique sociale et la politique extérieure commune. » Nous avons dit « oui » au Royaume- Uni, en 1973, pour intégrer l’Union européenne, mais celui-là n’a cessé, depuis, de dire « non » à l’Europe ou plus précisément de tout faire pour la réduire à une simple zone de libre-échange.

Telle est, dans les grandes lignes, la vision de Nicole Fontaine et le pourquoi de son optimisme. L’ancienne présidente du Parlement européen est, cependant, lucide. Elle sait que le départ des Britanniques ne résoudra pas, d’un seul coup, les problèmes de l’Europe. C’est pourquoi elle appelle à un sursaut européen des principaux responsables politiques : Angela Merkel, François Hollande et Matteo Renzi. La thèse de Nicole Fontaine est séduisante et son cri mérite d’être entendu. Sans doute le « non » britannique mérite de l’être aussi car des enseignements sont à en tirer. Notamment celui d’une Europe qui donne parfois l’impression de fonctionner en circuit fermé. Derrière le « non » des gouvernements du Royaume-Uni, trente années durant, restent aussi de vraies questions sur le poids de la PAC et l’insuffisance de la recherche, sur la gouvernance de l’Union, sur l’État providence européen. 

Éditions Auteurs du Monde, 2016 – 17 €