La démocratie est fortement ancrée dans la culture contemporaine de l’Inde, avec un fonctionnement souvent original. À partir de 1950, trois ans après l’indépendance, la vie politique va s’appuyer sur une Constitution particulièrement détaillée, mais qui, par le jeu des amendements, saura s’adapter aux changements sociaux. Ce texte prend en compte toutes les composantes d’une démocratie moderne : des références fortes aux libertés, à la justice sociale, à l’égalité entre les citoyens et aux droits humains, en passant par une structure équilibrée entre les institutions de l’exécutif, du législatif et du judiciaire, aussi bien à l’échelle de l’Etat qu’à celle des Etats membres. La Cour suprême, au faîte des institutions judiciaires, joue un rôle pivot qui lui est parfois reproché. La répartition des responsabilités entre le pouvoir fédéral et les Etats est longuement décrite et fera plus tard l’objet d’âpres négociations.

Ce système institutionnel fonctionne remarquablement bien depuis près de soixante-dix ans, avec une seule interruption du processus démocratique, entre 1975 et 1977, dans le cadre de l’état d’urgence proclamé par...