Le 28 février dernier a vu l’assemblage complet du bimoteur d’Airbus A350 900 Ultra Long Range. Son rayon d’action (18 000 km) permet déjà à Singapore Airlines d’envisager la réouverture de la ligne directe Singapour-New York (16 110 km, soit 19 heures de vol). Celle-ci avait été abandonnée en 2013, sa rentabilité étant alors grevée par la consommation des quatre réacteurs de l’A340-500 Long Range.

La recherche incessante d’une clientèle captive à hauts revenus, telle celle susceptible de voyager entre deux villes mondiales¹, montre la pertinence d’une géopolitique du transport aérien. On ne peut désormais faire l’économie de cette étude des rivalités de pouvoir, ouvertes ou larvées, entre les acteurs du système aérien mondial pour contrôler un territoire, le monde, entendu comme un espace en voie d’unification et parcouru par des flux qui contribuent à en faire une société². Cette géopolitique du transport aérien comprend l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur : des avionneurs aux plates-formes aéroportuaires en passant par les compagnies aériennes et les loueurs d’aéronefs, chacun étant spatialement situé et visant une...