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Minorités religieuses et citoyenneté en Orient

parAntoine COURBAN, membre du Conseil national de l’enseignement supérieur du Liban

Articles de la revue France Forum

Celui qui croyait en Mahomet et celui qui n’y croyait pas.

Aussi malheureuse et inopportune soit-elle, l’expression « chrétiens d’Orient » demeure d’usage fréquent, notamment dans les milieux francophones d’Occident. Elle est, pour les chancelleries occidentales, une manière commode de décliner la question d’Orient. Cette expression apparaît dans la foulée du traité de Kütchük Kaïnardji (1774) conclu entre la Russie tsariste et l’Empire ottoman, après la défaite de ce dernier devant les armées de Catherine II. Elle restera en usage jusqu’au démantèlement de l’Empire ottoman et son remplacement par la république de Turquie, en 1923, instituée par le traité de Lausanne. Durant plus de cent quarante ans, cette question stratégique sera déterminante pour la vie des non musulmans de l’empire des Osmanlis. Aujourd’hui encore, on peut déceler chez les chrétiens de l’ancien espace ottoman plus d’un facteur opérationnel hérité de cette période, tant en Turquie elle-même qu’au Levant arabe.

 

LA DIFFICULTÉ DE DEVENIR CITOYEN. Jusqu’au milieu du XIXe siècle, le statut des minorités non musulmanes est régi, avec plus ou moins de souplesse, en fonction de la volonté arbitraire du souverain, par le régime coutumier de la dhimma. Les dhimmis sont les « gens du livre », juifs et chrétiens qui se soumettent comme protégés du sultan musulman. Ils sont exonérés de l’...

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