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L’Inde et la Covid-19 : l’impératif d’un regard à moyen terme

parIsabelle MILBERT , professeur honoraire de l'Institut des hautes études internationales et du développement (Suisse)

Articles de la revue France Forum

La société indienne est fragilisée jusque dans ses profondeurs.

 

L’Inde a surpris toutes les prévisions par l’extrême vigueur des mesures de confinement prises dès le 24 mars, alors que l’épidémie commençait, puis par l’annonce du déconfinement au début du mois de juin dans la plus grande partie du pays, alors que le nombre de cas continuait de se multiplier. La crise a jeté une lumière crue sur les enjeux de santé publique, sur les inégalités sociales et sur les incertitudes économiques et politiques. 


UNE « EXCEPTION INDIENNE » ? Au 24 juillet, le nombre de personnes infectées s’élevait officiellement à environ 1,3 million, ce qui fait de l’inde le 3e pays le plus touché. Cependant, le ratio par rapport à la population reste bas (94 pour 100 000 habitants, en contraste avec les États-Unis, 1 260 pour 100 000 habitants, par exemple), tout comme la proportion de décès (environ 30 000 au 24 juillet, soit 2,17 décès pour 100 000 habitants, toujours en contraste avec le cas américain de 44,5). L’épidémie s’est développée d’abord dans les mégapoles : New Delhi, Bombay, Calcutta, Chennai, Ahmedabad et Bangalore sont les principaux foyers de l’épidémie. Celle-ci tend à s’étendre à présent en direction des villes moyennes et des districts ruraux, avec une augmentation quotidienne du nombre de districts touchés, tandis que certaines régions restent encore relativement épargnées1

La polémique fait rage entre une approche optimiste,...

 


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1. Voir les travaux de Anne Chappuis (GMIS Consultants).

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