La crise sanitaire causée par la pandémie de Covid-19 représente un moment propice à la création d’un fonds mondial pour la recherche médicale, qui permettra un accès universel, à faible coût, aux médicaments et aux vaccins. Les initiatives entreprises jusqu’à maintenant pour la combattre soulèvent les limites du système actuel. Ces balbutiements mettent en relief le décalage entre un défi qui ne connaît aucune frontière et le caractère national des réponses apportées. Une solution durable et coordonnée est impérative. Dans le but de découvrir des remèdes à cette pandémie, plusieurs projets, financés à partir de fonds privés et publics, progressent à un rythme effréné. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recense cent deux recherches sur les vaccins, dont huit qui ont atteint le stade des essais cliniques¹, et plus de cent cinquante études sur les médicaments.

Dans cette course folle à l’immunisation face au virus Sars-CoV-2, les États européens, les États-Unis, le Canada et la Chine, parmi d’autres, ont mis des sommes astronomiques à la disposition des scientifiques. S’il est convenable de s’en réjouir, il convient de ne pas être naïf : l’appât du gain des firmes pharmaceutiques motive ces efforts et les financements sont axés sur la renommée qui rejaillira sur le pays qui parviendra le plus rapidement à la ligne d’arrivée. Des solutions centrées sur le nationalisme économique ne suffiront pas pour endiguer la Covid-19 et les futures pandémies.

UN FONDS MONDIAL. Ces efforts financiers doivent être regroupés au sein d’un fonds mondial pour la recherche médicale. Si, sous l’initiative de l’Union européenne, les pays industrialisés se sont concertés pour concevoir un fonds de 8 milliards de dollars dédié à la quête coordonnée d’un médicament ou d’un vaccin contre la Covid-19, cela demeure au stade des promesses et le désistement des États-Unis représente un sérieux frein à ce projet collaboratif. La contagion qui accable le monde entier rappelle que,...