Aux Etats-Unis, la présidence de Donald Trump aura été marquée, non seulement par l’épidémie des opioïdes, mais aussi par la pandémie de Covid-19. Bien que les deux semblent a priori peu similaires, liées uniquement par le fait qu’elles relèvent de la santé publique, la réaction du gouvernement fédéral sous Trump à ces deux crises constitue une même réponse. La question du fédéralisme, ou la séparation des pouvoirs entre le gouvernement fédéral et les Etats, se pose pour ces deux épidémies. La gestion par Donald Trump de ces crises est du même ordre : se présentant comme l’homme providentiel, le président américain prétend pouvoir faire disparaître ces urgences sanitaires, bien qu’il en rejette la responsabilité et la faute sur les Etats, et tente de récupérer des satisfecit où il le peut. Les réponses à ces deux urgences nationales soulignent l’investissement de Trump dans la blanchité, concept sociologique démontrant l’existence d’un traitement de faveur réservé aux personnes dont le phénotype semble indiquer des origines européennes, par opposition aux personnes racisées. La « race » blanche, certes, n’existe pas biologiquement, mais fonctionne bien comme projet politique, ainsi que le prouvent les commentaires de Trump lorsqu’il minimise la flambée de violence ciblant les citoyens noirs ou félicite ces derniers pour leur taux d’abstention lors de l’élection présidentielle de 2016.

LES URGENCES SANITAIRES DES OPIOÏDES ET DU CORONAVIRUS. Depuis la fin des années 1990, le nombre croissant de décès par overdose d’opioïdes ne cesse d’infléchir les taux de mortalité. Malgré l’effort tardif de Barack Obama...