À regarder les récentes annonces qui font la Une des médias à propos de General Electric, Whirpool ou encore Ascoval, il est bien difficile de croire que l’industrie française serait enfin tirée d’affaire et qu’un nouvel avenir serait tracé pour tous les salariés qui, jour après jour, espèrent ne pas subir un plan social, voire la fermeture de leur entreprise ! Après plus de deux décennies de marasme, 2018 serait la première année où les créations d’usines excéderait les fermetures et où le solde d’emplois serait positif. Mais ce sursaut n’aura été que de courte durée car, depuis le début de l’année, différentes annonces plombent déjà les statistiques de l’année 2019 et pourraient torpiller la relance économique. Au-delà de ce revirement, l’industrie française fait face à un paradoxe inquiétant : alors que  250  000 recrutements annuels sont prévus dans les prochaines années, près de 20 % d’entre eux risquent de ne pas être pourvus faute de candidats. Et alors même que le chômage continue de concerner 9 % de la population active !

Dans la course mondiale effrénée à la réduction des coûts – trop souvent réduits à celui du travail – qui remet en cause les chaînes de valeur, la France tirera-t-elle son épingle du jeu et retrouvera-t-elle enfin ce dynamisme tant attendu ?
 

SORTIR DE DEUX DÉCENNIES DE MARASME. En France, les investissements demeurent très inférieurs à ceux des autres pays européens et la balance commerciale est à la peine, faute d’une véritable stratégie à l’exportation. Les secteurs porteurs que sont l’aéronautique et l’automobile ne suffiront pas à absorber le déficit industriel. La mondialisation, la faiblesse de la construction industrielle européenne et la pression...