Connaître l’Italie pour l’aimer
Articles de la revue France Forum
Si proches et pourtant si lointains.
Bien que Yves Hersant, dans un volume de la collection « Bouquins » intitulé Italies, ait rappelé que nombre d’écrivains français méprisaient, voire détestaient, l’Italie, il existe un exercice en vogue dans les milieux lettrés auquel on pourrait être tenté de se livrer, consistant à déclarer haut et fort son amour de ce pays. L’Italie suscite en France un engouement presque passionnel chez des poètes, des romanciers, des peintres, des chanteurs, des intellectuels, mais aussi des politiques et, tout simplement, des personnes cultivées. Il existe, en effet, tant de raisons d’aimer ce pays qui stimule l’imaginaire. Sa géographie, avec cette longue botte, flanquée de deux grandes et magnifiques îles, la Sicile et la Sardaigne, qui s’ancre dans la Méditerranée, l’un des berceaux de notre civilisation. Ses paysages si somptueux, la variété de ses ciels, la douceur de son climat, ses villes éblouissantes, son prodigieux patrimoine, la qualité de sa littérature, la puissance de son cinéma, l’enchantement de ses opéras. Et chez les Italiens, leur goût pour l’esthétisme, leur créativité, leur inventivité, leur ingéniosité, leur amabilité, leur sens de l’hospitalité, leur art de vivre, leur faculté à goûter les plaisirs de la vie, leur amour de la musique, la sonorité de leur langue qui se décline en de nombreux dialectes. Pour les Français, l’Italie a quelque chose de déroutant et d’envoûtant et le voyage dans la péninsule prend des allures d’un rite presque initiatique au cours duquel ils s’enivrent de la possibilité d’appréhender l’italianité dans son unité tout en découvrant la mosaïque de ses diversités. L’Italie pour les Français, comme d’ailleurs la France pour les Italiens, offre un double avantage, en apparence contradictoire, en vérité complémentaire. D’un côté, elle relève...