Qu’est-ce que l’intégration par le sport ? Rien n’est plus délicat que d’interroger les certitudes. Cette question perd une part de son évidence première dès lors qu’on l’aborde sous l’angle de la croyance. Rappelons que l’ambiguïté de la notion tient à ce qu’elle appartient à la fois au vocabulaire « du savant et du politique¹ ». À cet égard, nous défendons l’idée de l’existence d’une foi implicite dans l’intégration par le sport.

UNE « PREUVE » CONFORME À LA STRUCTURE DE L'ÉNONCÉ. Cela ne signifie pas que les discours relatifs à l’intégration par le sport tirent leur source d’un illusionnisme social, ou qu’ils sont seulement le fait de démagogues cyniquement préoccupés par des intérêts politiques. Prendre au sérieux cette croyance, c’est au contraire supposer vrai le processus cognitif de croire en l’intégration (ou non) par le sport. Affirmer croire que « le sport n’intègre pas », comme le font les adeptes de l’hyperfonctionnalisme négatif, ce n’est malheureusement pas commettre un acte de compréhension sociologique, mais c’est émettre un jugement de valeur sur la fonction légitime de la pratique sportive. Inversement, approuver les « croyances » sur l’intégration par le sport à partir de la « preuve » de la possibilité de l’intégration, ce n’est pas davantage éclairer pourquoi et comment cette croyance peut advenir, encore moins expliquer à quelles conditions s’enclenche...