Le Canada est reconnu internationalement pour le succès de ses politiques migratoires. Alors que la plupart des États ont fermé leurs portes aux migrants économiques et aux réfugiés, le Canada les a maintenues ouvertes. En 2015, le pays a accueilli 170 384 migrants économiques, 65 490 familles d’immigrés et 35 922 migrants humanitaires.

Lors des élections de 2015, les dirigeants des principaux partis politiques canadiens ont débattu du nombre de réfugiés syriens à accueillir. Le Parti libéral et son leader Justin Trudeau sont arrivés au pouvoir avec la promesse d’accepter un quota supplémentaire de 25 000 réfugiés en provenance de Syrie. Pendant la campagne électorale, ils se sont livrés, avec son adversaire du Parti conservateur, Stephen Harper, à une surenchère permanente pour savoir qui allait proposer d’accueillir le plus de réfugiés. Le contraste avec les politiques migratoires françaises, européennes et même américaines, est on ne peut plus frappant.

Cette bienveillance à l’égard des immigrés a attiré l’attention de la presse internationale. La personnalité solaire du Premier ministre Justin Trudeau, faisant des selfies avec les réfugiés, a aussi participé à forger cette image du Canada, terre de tolérance et d’avenir. Selon les mots du journaliste du New York Times, Nicholas Kristof, le Canada est « le meilleur exemple des valeurs portées par la statue de la Liberté ». Le fait que Trudeau ait choisi Ahmed Hussen, ancien réfugié somalien arrivé au Canada à l’âge de 16 ans, comme ministre de l’immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, a renforcé cette image.

UN PHÉNOMÈNE ANCIEN. L’ouverture à l’immigration n’est pas un phénomène nouveau. Le Canada a accueilli environ 250 000 immigrés depuis les années 1990. Plus d’un cinquième de la population est née à l’étranger et c’est aussi le cas de la moitié de la population de Toronto, la plus grande ville du pays. Les immigrés viennent des quatre coins du monde, en majorité...