« Atatürk et Erdogan sont jumeaux », affirme Hamit Bozarslan, directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), dans un reportage¹ que la chaîne franco-allemande Arte a consacré à la Turquie. C’est pourtant l’opinion contraire qui est devenue commune en Europe, notamment en France et en Allemagne, où Erdogan est souvent présenté comme l’homme qui veut revenir sur les acquis de laïcité que Atatürk a laissés en héritage à son pays.

LES DÉPLACEMENTS DE POPULATION. Les choses sont bien plus compliquées que cela. D’abord, le traité de Lausanne, qui a remplacé le traité de sèvres après la victoire des troupes kémalistes contre les troupes grecques en septembre 1922, a une première conséquence très importante...