France Forum. – Que vous inspire l’évolution du sport entre vos débuts d’apprenti-champion et aujourd’hui ?

Jean-François Lamour. – Il est indéniable que la pratique du sport a résolument trouvé sa place dans la société française. Il y a de plus en plus de pratiquants quel que soit leur âge ou leur catégorie socio-professionnelle. En revanche, de nouvelles formes de pratique sont apparues, en particulier ce que j’appellerai une « pratique inorganisée ». J’entends par là une pratique qui se déroule hors d’un cadre associatif ou d’une structure privée et qui se développe de manière informelle, individuelle ou entre amis, bénéficiant de conseils tirés des très nombreux sites Internet ou émissions spécialisées.

FF. – N’y a-t-il pas de plus en plus un sport à deux vitesses, celui des disciplines très médiatiques où l’argent et les médias ont omniprésents et celui des autres disciplines ?

JFL. – A l’évidence, ce fossé se creuse ; football, tennis, rugby et, dans une moindre mesure, cyclisme, athlétisme et natation sont aujourd’hui les seuls sports qui ont encore leur place dans les médias traditionnels (télévision et presse écrite). Les autres sports sont loin derrière, subissant les effets de la crise, c’est-à-dire moins de licenciés, moins de subventions des collectivités et de l’État, moins d’annonceurs. Il existe pourtant en France...