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Les nouvelles routes maritimes en Arctique

parFrédéric LASSERRE, professeur au département de géographie de l'université Laval, directeur du Conseil québécois d'études géopolitiques (Canada)

Articles de la revue France Forum

Un raccourci peu emprunté et c'est tant mieux pour la planète.

Nombre d’explorateurs européens ont cherché, à partir du XVIe siècle, à emprunter les routes du Nord-Ouest ou du Nord-Est pour rallier plus rapidement l’Asie à partir de l’Europe. La technologie navale de l’époque et la présence d’une banquise pérenne ont rendu ces projets impossibles et, parfois même, provoqué des drames, comme lors de la disparition de l’expédition Franklin en 1845.

Depuis le tournant du siècle, la fonte de la banquise sous l’effet des changements climatiques a redonné corps à l’idée de transiter par les routes arctiques entre Atlantique et Pacifique. Pour le Canada comme pour la Russie, les détroits que traversent ces passages constituent des eaux intérieures sur lesquelles l’un comme l’autre ont pleine souveraineté. Les États-Unis, en revanche, les considèrent comme des détroits internationaux et donc ouverts au transit. Ils n’exercent cependant pas de pression sur la Russie ou le Canada, même s’ils refusent de reconnaître une situation susceptible de constituer un précédent pour d’autres détroits. D’autres États, comme le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne ou le Japon, ne reconnaissent pas les prétentions russes ou canadiennes, mais choisissent de ne pas les contester. Il demeure...

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