Mondialisation du football : la croissance des inégalités
Articles de la revue France Forum
Le capitalisme scie la branche sur laquelle il est assis.
Le football aussi !
La Coupe du monde qui s’est déroulée au Brésil durant l’été 2014 a confirmé avec force que le football est devenu un spectacle mondialisé à nul autre pareil. La Fédération internationale de football association (FIFA), organisatrice de cet événement, est elle-même devenue cette marque globale qui, au-delà de son rôle initial visant à la régulation et au développement du football dans le monde, produit un spectacle que s’arrachent les télévisions. La « Coupe du monde de la FIFA »– dont on notera la nouvelle sémantique qui attribue à la FIFA le concept de marque – séduit les plus puissants investisseurs que sont Coca-Cola, Visa, Adidas, Sony.
Du côté des clubs, les grands d’Europe, donc du monde en matière de football, ont dépassé depuis bien longtemps déjà leurs frontières nationales. La quasi-totalité des clubs de Premier League anglaise appartient désormais à de riches investisseurs étrangers (russes, américains, indonésiens…) et développe une logique de marque connue et diffusée worldwide. Les Real de Madrid, FC Barcelona, Paris Saint-Germain, Bayern de Munich ou Juventus sont, dans les faits, planétaires, voire « galactiques », car leurs supporteurs peuvent regarder les matchs en direct depuis n’importe quel lieu. Le « Classico » espagnol, qui oppose le Barça et le Real plusieurs fois par saison, s’est imposé comme un événement tant au Brésil qu’en Indonésie ou au Sénégal, relayé par les diffuseurs locaux d’événements.
UNE CONCURRENCE EXACERBÉE. Cette mondialisation accentue directement...
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1. Membre fondateur de l’Observatoire du football, ses recherches portent sur l’analyse et la gestion des données sportives.