Le Tour, vitrine de la France
Articles de la revue France Forum
Après avoir adoré ces sportifs aventuriers qu’étaient les coureurs, le public se passionne désormais pour la France elle-même à travers le Tour de France.
Lorsqu’en 1903 le directeur du quotidien L’Auto, Henri Desgrange, lance le premier tour de France, il ne nourrit d’autres ambitions que de doter son journal d’une épreuve sportive qui lui permettra d’augmenter son tirage pendant l’été. Desgrange est, certes, patriote. Il appellera d’ailleurs dans son journal les sportifs français à s’engager en 1914 pour s’en aller mater les Prussiens1. Il se portera même volontaire, en 1917, à 52 ans, pour s’engager au front. Mais c’est avant tout un patron de presse soucieux de pérenniser un journal qui fait face à une rude concurrence sur le marché de la presse sportive de l’époque.
LE TOUR, COMPOSANTE DU RÉCIT FRANÇAIS. Dès la première édition, pourtant, l’engouement populaire pour le tour de France dépasse le simple cadre du sport. Le défilé des coureurs entre Ville-d’Avray et le Parc des Princes, le jour de l’arrivée, le 19 juillet 1903, va ainsi rassembler des dizaines de milliers de personnes. Et, bientôt, les héros du tour (Garin, Petit-Breton, Lapize, Garrigou…) compteront parmi les plus grandes vedettes nationales.
La « boucherie » de 1914-1918...
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1. « Mes p’tits gars ! Mes p’tits chéris ! Mes p’tits gars français ! Écoutez-moi ! Les Prussiens sont des salauds… Il faut que vous les ayez, ces salauds-là. Il faut que vous les ayez ! », « Le grand match », éditorial de L’Auto, 3 août 1914.
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