Tout propos sur la mer et les ports nécessite de poser deux constats insuffisamment connus des Français. Le premier, c’est que près de 90 % du commerce mondial se fait par voie maritime. Les médias parlent souvent du rail, des camions, des avions-cargos, mais la réalité du transport de marchandises est tout autre : des milliers de porte-conteneurs, de plus en plus grands, sillonnent, chaque jour, les mers du globe. Le second, c’est que 600 millions de conteneurs sont chargés ou déchargés, chaque année, dans les ports du monde entier ; or, il est estimé qu’un million de conteneurs crée environ un millier d’emplois. L’enjeu est donc de l’ordre de 600 000 emplois.

Malheureusement, il existe des chiffres et des comparaisons moins positives pour la France comme pour la région Normandie. Un seul exemple : en 1988, le trafic du port d’Anvers était à peine deux fois plus élevé que celui du Havre ; aujourd’hui, il pèse quatre fois plus.

Il y a trente ans, les responsables français nationaux et locaux n’ont pas compris combien le lien entre mondialisation et façade maritime allait prendre de l’importance. À quel point, la technologie, loin de « ringardiser » les activités portuaires, allait les révolutionner et en faire...