Dans l’enseignement de l’économie, l’épargne des ménages a un étrange statut. C’est à la fois l’une des grandeurs les plus étudiées (cinq ou six Prix nobel d’économie, des tombereaux de publications) et aussi l’une de celles qui restent les plus mal connues, en particulier dans ses emplois. nos comptes nationaux considèrent que ce flux d’épargne correspond, pour une année donnée, à l’excédent des revenus des ménages sur leur consommation ; rien de plus juste, l’ennui est que nulle part au monde on ne sait précisément à quoi cette épargne est utilisée.

En France, au cours des dernières années, ce flux a été de l’ordre de 200 milliards d’euros. Mais il faut enchaîner plusieurs conjectures fragiles pour parvenir au résultat que ces 200 milliards financent...