Une situation politique en mouvement
Articles de la revue France Forum
Au pays des demi-réformes.
Si la politique italienne est très difficile à saisir pour les Italiens, elle l’est encore plus pour les étrangers. Il est donc presque impossible de comprendre ce qui s’est produit au cours des dernières années. En effet, en mai 2018, après avoir guidé le pays pendant quatre ans avec trois gouvernements différents, présidés respectivement par Enrico Letta, Matteo Renzi et Paolo Gentiloni, le centre gauche a perdu les élections générales.
La raison première de cette défaite est la crise qu’a traversée le Parti démocrate après avoir perdu le référendum sur la réforme constitutionnelle. Matteo Renzi en avait fait le symbole de sa politique réformiste et innovante tout en mettant en jeu sa crédibilité politique. Sa démission des fonctions de Premier ministre et de secrétaire du parti a provoqué, aux élections suivantes, la dure défaite d’un Parti démocrate divisé sur le sujet de la modernisation de la gouvernance du pays.
L’IMPUISSANCE DES PARTIS TRADITIONNELS. Au-delà de cette crise de la perspective réformiste, la croissante perception de l’incapacité, ou mieux de l’impuissance, des partis traditionnels à apporter des réponses adéquates aux défis soulevés par la mondialisation ainsi qu’aux problèmes liés à la numérisation et aux flux migratoires a facilité la victoire (35 % des suffrages) du Mouvement 5 étoiles, un courant populiste, anti-élites, né et alimenté par la crise économique, sociale et culturelle que l’Italie, après 2008, n’avait jamais surmontée. Le mouvement s’est défini « ni de droite ni de gauche » et son principal objectif était celui d’« ouvrir le Parlement comme une boîte de thon ». Malgré son succès électoral, le mouvement n’a pas obtenu la majorité parlementaire.
Le Parti démocrate, sous la...