À l'échelle de l’humanité, la consommation est un phénomène ancien puisqu’elle a toujours existé sous sa forme première de consommation alimentaire et donc productrice de lien social par le repas, ordinaire ou festif. En même temps, c’est un phénomène en perpétuelle transformation comme le montre l’émergence des différentes dimensions sociales qui la composent, d’hier à aujourd’hui. Comprendre les constantes d’hier, c’est anticiper les transformations inattendues de la consommation de demain.

Avec la révolution agraire d’il y a dix mille ans et l’émergence des villes dans le Moyen-Orient, puis en Inde et en Asie, la consommation se développe en devenant l’apanage des classes sociales les plus favorisées.

TROIS CONSTANTES. Première constante : la consommation est un marqueur des inégalités et des clivages sociaux. Au XXI^e siècle, la question des classes sociales et de la paupérisation de la classe moyenne est devenue centrale. Elle est même à la source de la montée du populisme dans le monde.

Au milieu du XVIII^e siècle, vers 1750, au moment où les Anglais vont utiliser le charbon pour résoudre leurs problèmes d’énergie, la consommation commence à prendre sa forme moderne grâce à la mise en place des premiers dispositifs de marketing et de distribution. Le charbon sera à l’origine du smog, ce fameux brouillard polluant que l’on retrouve à Pékin, en Chine, à partir des années 2000-2010.

Au XIX^e siècle, on assiste surtout à l’émergence d’une nouvelle mondialisation sous contrôle britannique et donc à un déplacement du centre de gravité économique de l’Asie, de l’Inde et du Moyen-orient vers l’ouest européen et, plus tard, vers l’espace nord-américain.

Deuxième constante : la consommation se relie à l’énergie, l’industrialisation, la pollution, la mondialisation et la conquête militaire.

Or, la classe moyenne supérieure mondiale...