L'Union Européenne (EU) a-t-elle sauvé l’Italie avec le plan de relance Next Génération EU ? L’union européenne ne s’est-elle pas plutôt sauvée elle-même ? Les deux questions sont pertinentes et demandent une réponse positive ou l’espoir d’une réponse positive.

Il est clair que la pandémie est arrivée à un moment où l’Italie était particulièrement fragile. En 2020, elle était le seul pays, avec la Grèce, qui n’avait pas encore récupéré le niveau de produit national brut (PNB) d’avant la crise du début des années 2010 et qui maintenait un rapport dette/PNB supérieur à 120 %. Quand la crise a frappé, le choc a été fort et dur, surtout dans la partie la plus productive et économiquement avancée du pays. La marge de manœuvre fiscale du gouvernement Conte II était pratiquement inexistante. Sans les décisions, d’une part, de la Banque centrale européenne, après quelques hésitations, d’augmenter les achats de la dette publique italienne et, d’autre part, de la Commission européenne de suspendre le pacte de stabilité, on peut facilement imaginer quelles auraient été les conséquences pour l’économie italienne et les décisions politiques à prendre à Rome.

En cela, le plan Next Generation Eu a évité une dérive anti-européenne dans le pays qui aurait poussé les partis les plus critiques envers l’union européenne à adopter des positions encore plus extrêmes. On n’ose imaginer l’impact sur l’UE d’une Italie dérivant encore plus vers des positions antieuropéennes et probablement plus pro-chinoises. Il est à parier que l’Italie n’aurait pas été le seul pays dans cette situation. Ainsi, l’UE avec le plan Next Generation Eu s’est d’abord sauvée elle-même.

La fragilisation de l’économie italienne a des racines dans la substantielle incapacité du système politique italien de procéder, au cours des vingt dernières années, à une réforme efficace de ...