L'athlète de haut niveau, une histoire de liberté
Articles de la revue France Forum
Il y avait la femme-objet, nous avons désormais aussi l'athlète-objet !
Il serait confortable d’imaginer l’athlète de haut niveau comme le dernier gladiateur des temps modernes, amoureux de sa discipline, conscient de ses projets, aux commandes d’une vie qu’il aurait dès son plus jeune âge choisie. Quel plaisir de l’accompagner dans sa quête de trophées sur les terrains du monde entier, d’être le témoin de l’accomplissement de ses rêves. Nous aimons ces destins d’hommes et de femmes dont l’entourage souligne le désir de devenir champion dès l’enfance. Pourquoi s’en priver puisque l’histoire est belle ?
Pour autant, est-ce toujours lucide ? Ne serait-ce pas là une vision quelque peu « romancée » d’une tout autre réalité ? En effet, comment ne pas considérer en premier lieu que le talent dont le sportif fait preuve décide pour lui ? Quoi de plus normal me direz-vous ? Comment nier un talent dans un milieu dont la légitimité dépend de sa quête ? Les racines de l’histoire ne sont pas, par conséquent, toujours aussi idéalistes que nous le croyons. Et les athlètes semblent pour certains prêts à en témoigner, quitte à désacraliser ce que nous nous plaisons à imaginer. Dans sa biographie, la championne Laure Manaudou raconte...