Une étude récente du cabinet de conseil international Frost & Sullivan indique que le marché des technologies d’intelligence artificielle progressera en moyenne de 31  % par an dans les années à venir. D’ici à 2022, son volume pourrait atteindre 52,5 milliards de dollars, ce qui correspondrait à une croissance quadruple par rapport à 2017 (13,4 milliards de dollars). La mise en œuvre de l’intelligence artificielle permettra d’accroître le marché mondial des biens et des services de 15,7 billions de dollars au cours des dix prochaines années.

Sur la liste des principaux domaines d’application de l’intelligence artificielle, on trouve la santé, la sécurité de l’information et les technologies de l’information, la finance, l’industrie automobile, les villes intelligentes, y compris le transport autoguidé, et l’industrie du divertissement.

« Dans ce XXI^e siècle qui ne cesse de commencer, un des rares points de certitude est que les nations qui maîtrisent l’intelligence artificielle, le calcul quantique, le stockage des énergies renouvelables ou les nanotechnologies domineront le monde », écrit Bruno Le Maire, ministre français de l’Économie, des Finances et de la relance, dans ses « mémoires provisoires  », L’Ange et la Bête1. Emmanuel Macron, président de la république, a aussi souligné à plusieurs reprises que le développement de l’intelligence artificielle serait une force motrice qui permettrait à la France de révolutionner son économie. En ce qui concerne la France, la stratégie nationale de recherche en intelligence artificielle a été présentée à la fin de l’année 2018 par le ministère français de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’Innovation. La gestion de la stratégie est confiée à l’Institut national de recherche en informatique et en automatique (INRIA).

En décembre 2020, le président de la Fédération de Russie, Vladimir poutine, est intervenu à la conférence sur l’intelligence artificielle «  Artificial Intelligence Journey », consacrée à « l’intelligence artificielle, technologie majeure du XXI^e siècle ». Selon lui, « l’intelligence artificielle devrait bientôt permettre une grande avancée de l’humanité. Cette technologie dite “de bout en bout’’ imprègne et continuera d’imprégner tous les domaines de notre vie. La production, la sphère sociale, la science et même la culture, tous ces domaines seront combinés les uns avec les autres ». Afin de réaliser la stratégie nationale de développement de l’intelligence artificielle pour la période allant jusqu’à 2030, le gouvernement russe met en œuvre le projet fédéral Intelligence artificielle, entériné dans le programme national Économie numérique de la Fédération de Russie.

Le fait que les chefs d’Etat et les chefs de cabinet des ministres en charge de ces questions aient pris conscience de la nécessité de développer les technologies d’intelligence artificielle et comprennent les problèmes afférents est un facteur important pour la coopération internationale dans ce domaine. C’est justement dans le but d’établir une coopération que, le 26 février 2021, s’est tenu, sous l’égide du Dialogue de Trianon et à l’initiative de la représentation commerciale de la Russie en France, le forum bilatéral sur l’intelligence artificielle. Ce dernier a réuni, en vidéoconférence et pour la première fois, des représentants des milieux d’affaires français et russe, des instituts de recherche, des établissements d’enseignement supérieur ainsi que des autorités des deux pays.

Les grandes perspectives qui s’ouvrent à l’humanité grâce à l’intelligence artificielle impliquent une importante responsabilité dans son application. Les experts internationaux sont unanimes quant à la nécessité d’adopter un document qui établirait un cadre éthique dans ce domaine. Afin de garantir à l’intelligence artificielle un fondement éthique solide qui contribuerait au respect des droits de l’homme et de la dignité humaine, l’Unesco a notamment proposé d’élaborer un acte normatif couvrant les multiples aspects liés à cette question, acte qui servirait de point de repère et garantirait la primauté du droit dans le monde numérique.

La communauté internationale a intérêt à ce que l’économie du XXI^e siècle soit productive, basée sur des technologies modernes et des exigences environnementales fermes, qu’elle soit socialement responsable et qu’elle prenne en compte les besoins humains essentiels. Les technologies de l’intelligence artificielle représentent une force motrice qui contribue au développement du capital industriel, scientifique et humain, à la croissance du bien-être et de la qualité de vie de la population, à la stimulation du développement économique.